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Les urbanistes passent beaucoup de temps à réfléchir à la manière dont une proposition de conception peut se transformer en une expérience vécue. Il s'agit toujours d'un exercice d'équilibre, d'une tentative de traduire les objectifs d'un client, qu'il s'agisse d'une autorité publique ou d'un promoteur privé, dont le terrain a de nombreuses utilisations potentielles, et qui doit d'une manière ou d'une autre s'harmoniser avec les bâtiments, les terrains, les services et la communauté existants.

Le pourcentage sans cesse croissant de la population mondiale qui vit dans les villes est un fait dont la plupart des urbanistes sont parfaitement conscients et qui nous amène à nous poser de nouvelles questions. Comment ramener la nature dans la ville ? Comment faire en sorte que la prochaine génération conserve un lien avec les espaces verts, la connaissance et le respect du monde naturel ? Bien sûr, nous nous dirigeons dans cette direction depuis un certain temps.

Les effets du changement climatique, tels que l'intensification des inondations, ont conduit à une course à l'amélioration du drainage naturel dans nos villes, et la hausse des températures peut être maîtrisée en plantant davantage d'arbres et en aménageant des espaces verts dans les quartiers les plus chauds. Mais une autre stratégie est venue s'ajouter à ces solutions basées sur la nature : le potentiel croissant de l'agriculture urbaine. Il ne s'agit pas de créer des revenus ou de remplacer les supermarchés. Il s'agit de rétablir un lien avec la nature et l'origine des aliments, ce que trop d'enfants des quartiers défavorisés ont perdu.

Pour les générations plus âgées ou les nombreuses personnes solitaires qui vivent dans les villes, les avantages sociaux sont évidents. De plus en plus, la santé et le bien-être sont liés à un accès significatif et à une activité physique à l'extérieur. La pandémie a mis cela en évidence de manière aiguë. Étant donné que les villes sont développées à la fois par les autorités publiques et les promoteurs privés, comment l'agriculture urbaine peut-elle faire partie de notre approche quotidienne ?

Pour bon nombre de nos clients du secteur public, la régénération urbaine est un objectif clé, car ils cherchent à revitaliser les quartiers du centre-ville et les centres-villes. L'agriculture urbaine peut être un facteur de cohésion entre diverses communautés et générations qui se rassemblent autour d'une passion et d'un objectif communs : la culture de denrées alimentaires. Il s'agit d'une activité intrinsèquement populaire et sociale ; les longues listes d'attente pour les parcelles et les "jardins familiaux" (comme on les appelle au Royaume-Uni) en témoignent. À un niveau plus large, il s'agit simplement du fait que la camaraderie et la communauté sont intrinsèquement liées à la nourriture. Dans les villes où les habitants ne connaissent peut-être pas suffisamment leurs voisins, l'agriculture urbaine pourrait être un super-pouvoir social secret.

L'agriculture en tant que lieu de vie

L'agriculture urbaine ravive le sens des saisons, la culture des aliments reflétant la signification de chaque période de l'année. Les fermes urbaines deviennent souvent un point central dans un quartier, le lieu de culture des aliments offrant un accès à un espace extérieur, à des aliments frais et à un sentiment d'utilité pour la population locale. Elles sont particulièrement appréciées dans les zones où les habitants disposent de peu d'espace extérieur ou d'un espace privé. L'agriculture urbaine contribue également à l'écosystème de la biodiversité au sens large, ce qui profite à la fois aux habitants et à la faune. Pour les autorités locales, il s'agit d'un moyen très rentable d'améliorer une zone.

Le cas des promoteurs privés est lié mais différent. Les promoteurs doivent toujours faire des paris importants sur la réalisation de projets attrayants à long terme et l'agriculture urbaine gagne en popularité en tant qu'outil permettant de créer des lieux plus équilibrés et plus attrayants. Par exemple, les jardins communautaires peuvent servir de points de convergence pour les efforts d'aménagement du territoire, en fournissant un lieu où les voisins peuvent travailler ensemble pour cultiver des aliments, nouer des amitiés et construire une communauté. C'est un moyen d'apporter un sentiment d'identité unique à un projet, d'une manière plus profonde que la simple conception d'un bâtiment ne peut le faire.

Une grande idée, plusieurs formes

L'espace de culture proprement dit peut s'adapter à l'espace disponible - il peut occuper un îlot urbain complet ou l'équivalent d'une seule parcelle de terrain pour quelques maisons. Il peut occuper des terrains résiduels dans le cadre d'un plan d'ensemble. En fonction du type de culture alimentaire, il peut également être mobile, mis en œuvre en tant qu'utilisation provisoire ou temporaire qui trouve une nouvelle place au fur et à mesure de la réalisation de la phase de développement.

Urban farming - a toolkit of approaches
La planification d'ensemble offre une série de moyens d'introduire l'agriculture dans les villes.

Les autorités locales cherchent de plus en plus à prouver que les promoteurs apportent des avantages tangibles aux communautés existantes susceptibles d'être affectées par les nouveaux aménagements. L'installation de cultures vivrières est une commodité dont peuvent profiter les résidents actuels et les nouveaux habitants, et qui favorise la cohésion entre les deux.

Des ambitions fondées

Les urbanistes et autres professionnels de l'environnement bâti sont de plus en plus conscients de la nécessité d'adopter des solutions basées sur la nature. Il s'avère que l'agriculture urbaine offre presque tous les avantages sociaux que nous recherchons : connexion avec la nature, activité physique, opportunités sociales, attrait pour tous les âges, gains éducatifs et bien d'autres choses encore.

En interne, nous sommes en train d'élaborer un guide pour l'alimentation et la planification générale afin d'aider nos équipes à intégrer de manière responsable et rigoureuse la culture de denrées alimentaires dans un projet. Il fournira des études de cas et des indicateurs clés de performance relatifs à la gouvernance, aux coûts, à l'évolutivité, ainsi qu'aux avantages sociaux, sanitaires et éducatifs. Cela devrait nous permettre de travailler avec nos clients de manière productive, en leur donnant l'assurance d'intégrer la culture alimentaire dans leurs plans de développement et de régénération.

Bien entendu, le plan directeur urbain axé sur l'agriculture ne conviendra pas à tout le monde ni à tous les quartiers. Mais de nombreux clients élargissent leurs horizons pour envisager ces nouvelles façons d'apporter de la valeur et de l'attrait à un projet. En fin de compte, nous pensons que l'agriculture urbaine permet d'améliorer l'espace civique, en relançant un dialogue avec la campagne que les villes ont longtemps laissé de côté.

Pour discuter de la manière dont l'agriculture urbaine pourrait être intégrée à votre projet, contactez Eike Sindlinger ou Kathryn Firth.