Au-delà des voitures : il est temps de donner la priorité à la marche et à la bicyclette
Pour atteindre les objectifs en matière de déplacements actifs au Royaume-Uni, il est nécessaire de mettre davantage l'accent sur la marche et la bicyclette, mais la création d'un environnement favorable à ces modes de déplacement est moins bien comprise que celle du vélo. Alors, comment créer un monde propice à la marche et à la roue ?


Matt Higgins
Planificateur principal en matière de transport
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Il est largement reconnu que pour atteindre les objectifs en matière de déplacements actifs au Royaume-Uni, il faut se concentrer davantage sur l'augmentation des niveaux de marche et de roulage, en partant du principe que plus de personnes sont susceptibles de marcher et de rouler que de faire du vélo dans le cadre de leurs déplacements quotidiens.
Cependant, on en sait beaucoup moins sur la manière de créer un environnement qui encourage et permet la marche et le roulage que le vélo, qui a reçu la plus grande partie de l'attention au sein du paradigme des déplacements actifs jusqu'à récemment. Alors, comment créer un monde propice à la marche et au roulage ?
Ici, au Royaume-Uni, de nombreuses rues de nos villes sont actuellement peu attrayantes pour les piétons et les cyclistes. Une mauvaise conception et un mauvais entretien de l'environnement routier, ainsi que la prise en compte des besoins des véhicules à moteur, ont créé des rues peu sûres et peu attrayantes pour les déplacements actifs, en particulier pour les usagers de la route les plus vulnérables. Active Travel England a envoyé un message fort : les planificateurs et les politiciens doivent se concentrer sur la marche, la roue et le vélo, dans cet ordre de priorité. Il n'y a jamais eu de mandat plus fort pour mettre en avant la marche et le vélo et créer des rues véritablement praticables et accessibles afin de favoriser des quartiers plus sains et prospères.
Un équilibre plus équitable pour les usagers de la rue
Les gens utilisent de plus en plus des véhicules privés de grande taille et inefficaces pour effectuer de courts trajets, souvent dans des zones urbaines densément peuplées, ce qui entraîne des comportements de conduite antisociaux (vitesse excessive, stationnement sur les trottoirs et marche au ralenti). Cette situation entraîne non seulement des problèmes individuels, tels que la pollution de l'air, le bruit et les dangers de la route, mais elle crée également un environnement hostile à la marche et à l'utilisation de la bicyclette.
Quiconque a déjà accompagné ses enfants à la crèche ou à l'école comprendra que la domination des véhicules à moteur peut rendre dangereux le simple fait de tenir la main de son enfant et/ou de pousser une poussette tout en essayant de l'amener à l'heure. Les volumes de trafic excessifs, les vitesses élevées et la pollution sont le lot quotidien de nombreuses personnes qui se rendent à l'école ou qui effectuent d'autres trajets quotidiens. Entre-temps, les trottoirs étroits, les revêtements de mauvaise qualité, les voitures garées en travers des trottoirs, les gens qui se garent sur des lignes en zigzag bloquant la vue pour traverser la rue ne sont que quelques-uns des problèmes rencontrés... rendant les déplacements à pied et en fauteuil roulant peu sûrs et désagréables. Ces problèmes obligent de nombreuses personnes à prendre leur voiture, ce qui ne fait qu'aggraver le problème.
Les leçons tirées de la science du comportement nous apprennent que la conception de l'environnement physique façonne le comportement, en termes de priorités, d'encouragements ou de permissions. Si nous voulons encourager la marche et les déplacements en fauteuil roulant, nous devons réaménager nos rues pour rééquilibrer la priorité accordée aux différents modes de transport et faire en sorte que le comportement souhaité (dans ce cas, la marche et les déplacements en fauteuil roulant) soit le choix le plus évident et le plus attrayant, tout en rendant les comportements indésirables (les courts trajets en voiture et la conduite antisociale) moins attrayants ou plus difficiles à adopter. Nous avons toujours besoin du réseau routier, mais nous devons trouver un équilibre plus équitable entre tous les usagers, un équilibre qui tienne compte d'un ensemble de priorités plus large et plus socialement viable, allant de la santé à la qualité de l'air en passant par la sécurité, l'inclusion et les objectifs climatiques.
Les mesures visant à améliorer les rues pour les cyclistes sont déjà bien comprises et ont eu tendance à attirer l'attention des planificateurs et des décideurs au cours de la dernière décennie. En revanche, on comprend moins bien ce qu'il faut faire pour les piétons et les cyclistes. Notre travail sur les déplacements actifs nous a permis de comprendre qu'il est important d'envisager un certain nombre d'interventions clés en matière d'aménagement :
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Augmenter la largeur des trottoirs - des largeurs inadéquates peuvent rendre la marche et les déplacements en fauteuil roulant inconfortables, voire impossibles. Les poubelles, les panneaux publicitaires et le stationnement sur les trottoirs peuvent exacerber ce problème.
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Améliorer le revêtement et l'entretien des voies piétonnes - un revêtement de mauvaise qualité est souvent décrit comme un obstacle majeur à la marche par les membres du public.
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Interdire lestationnementsur les trottoirs - un problème omniprésent dans de nombreuses rues, les véhicules bloquant souvent le passage aux personnes qui marchent ou qui se déplacent, en particulier celles qui se déplacent en fauteuil roulant ou qui poussent une poussette. Pour ces raisons, le gouvernement britannique envisage actuellement d'interdire le stationnement sur les trottoirs.
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Redéfinir le rayon d'angle des carrefours latéraux - le fait de rétrécir l'angle des véhicules qui tournent dans les routes secondaires permet non seulement de les ralentir, mais aussi de réduire la distance de traversée pour les personnes qui marchent ou qui se déplacent en fauteuil roulant.
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Introduire des voies piétonnes continues - les voies piétonnes continues (également connues sous le nom de "passages de Copenhague") qui traversent les carrefours de routes secondaires donnent la priorité aux personnes qui marchent ou qui se déplacent en fauteuil roulant, renforçant ainsi les changements apportés par la mise à jour du code de la route qui donne la priorité aux piétons à ces endroits et réduit les différences de niveau qui rendent les déplacements plus difficiles pour les personnes ayant des problèmes de mobilité.
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Augmenter et améliorer les passages piétons - trop souvent, les possibilités de passage ne sont pas assez fréquentes, éloignées des lignes de désir ou peu pratiques (décalage et/ou temps d'attente trop longs) parce que la priorité a été donnée à la circulation générale.
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Supprimer les barrières d'accès - sur de nombreux sentiers, des barrières ont été installées pour empêcher l'accès des motocyclettes et/ou pour ralentir les cyclistes. Ces barrières sont souvent trop étroites pour permettre l'accès des fauteuils roulants, des poussettes et des différents types de vélos (y compris les vélos adaptés aux personnes handicapées) et devraient être supprimées ou remplacées par des versions accessibles.
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Créer un environnement attrayant pour les piétons - les piétons et les cyclistes sont plus enclins à se déplacer s'il y a des choses à voir et à faire pendant le trajet, et si l'environnement est sûr et agréable. Les éléments clés à prendre en compte sont la planification de façades actives, la mise en place de connexions avec les commerces et services locaux, l'éclairage et les infrastructures vertes (telles que les arbres et les jardins de pluie).

Designing for area-wide improvements
Designing for walking and wheeling requires a change in approach. These trips tend to be short in length and cover the first and last mile of journeys (if not the entire journey), which means that corridor and route-based initiatives will have limited impact. Funding for active travel has historically been directed towards these types of schemes and primarily focused on cycling. Meanwhile, neighbourhood schemes such as Low Traffic Neighbourhoods and Mini-Hollands have seen mixed-success due to the focus on restricting traffic using modal filters, which has proven highly controversial and has limited the ability for schemes to be delivered and delivered to their full potential.
To this end, it appears that making area-wide improvements is often the most suitable approach for walking and wheeling, with schemes that improve both the first and last mile of everyday journeys (the neighbourhood and the destination) and deliverable at scale. To enable this to happen, more funding needs to be directed toward area-based schemes and we need to learn to better understand the types of interventions that will truly make walking and wheeling easier and more attractive than jumping in the car for short journeys.
Here at Arup, we have developed uMove – a data-driven toolkit that can help project planners to understand and predict pedestrian flows, route quality and demand across towns, cities and neighbourhoods. This can be used to determine where to focus interventions and prioritise spending to increase walking by identifying the streets with the highest walking potential, which can be assessed against different policy objectives and assessing existing walkability. The design features set out in this article should then be considered to create places that are attractive, welcoming and inclusive for walking and wheeling.
Arup a été chargé par le conseil municipal de Manchester (MCC) d'entreprendre un examen du réseau pédestre du centre-ville et d'élaborer un calendrier prioritaire d'interventions à petite échelle pour améliorer l'environnement de la marche. uMove nous a permis d'analyser des centaines de kilomètres de rues en quelques jours seulement afin de déterminer les interventions prioritaires pour créer un centre-ville plus propice à la marche.

Donner la priorité à la marche et à la roue
Lorsque nous parlons de déplacements actifs aujourd'hui, la terminologie commence à refléter une définition plus large et plus inclusive des personnes actives et de la manière dont elles souhaitent se déplacer. Une nette évolution est en cours pour faire de la marche et de la circulation sur roues la priorité absolue. Les interventions et les approches décrites ci-dessus aideront les concepteurs et les planificateurs à lever les principaux obstacles à la marche et à la roue et à encourager ces modes de transport à devenir le choix naturel pour les trajets courts, ou dans le cadre de trajets plus longs. Nous recommandons également aux praticiens de consulter notre publication Cities Alive : Towards a Walking World et la publication Walking A to Z de Living Streets, qui fournit une liste d'améliorations à petite échelle pouvant être apportées pour créer un monde de marche pour tous (rédigée par Susan Claris, ancienne planificatrice des transports chez Arup et vice-présidente de Living Streets). Alors que nous prenons conscience de la nécessité de créer un monde propice à la marche, il est essentiel que nous apprenions les uns des autres, que nous nous écoutions mutuellement et que nous fassions en sorte que toutes les voix au sein de nos communautés soient entendues.
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