Le commerce électronique évolue constamment pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de livraison à la demande. Qu'il s'agisse de produits d'épicerie, de repas gastronomiques, de mode ou d'électronique, les livraisons en ligne ont entraîné, ces dernières années, une forte augmentation des services de logistique urbaine.

En 2023, 82 % des ménages australiens effectueront un achat en ligne et les dépenses en ligne passeront de 17,3 milliards de dollars en 2015 à 63,8 milliards de dollars en 20231.

Pour de nombreux détaillants, la chaîne d'approvisionnement logistique représente une grande partie de leur empreinte carbone. La demande de livraisons rapides et de retours gratuits complique la tâche des détaillants qui souhaitent décarboniser leur activité et atteindre leurs objectifs de zéro émission. De plus, l'essor de la "culture du retour" accroît la pression sur la logistique urbaine. Environ 30 % de tous les achats en ligne sont retournés, et 30 % d'entre eux ne peuvent pas être revendus2. Ces retours émettent des millions de tonnes de CO2, ont un impact sur les marges des détaillants et envoient 2,5 millions de tonnes de déchets à la décharge chaque année3.

Cependant, les consommateurs sont de plus en plus conscients de l'impact de leurs décisions d'achat. Cette prise de conscience se reflète dans la croissance du marché des véhicules électriques, la demande croissante de produits recyclés et d'occasion et la tendance à acheter localement.

Ce scénario pose une question importante : les détaillants continuent-ils à privilégier les livraisons à la demande ou peuvent-ils inciter les consommateurs à faire des choix durables ?

Les détaillants peuvent-ils décarboniser la logistique ?

Les détaillants ont un rôle essentiel à jouer dans la décarbonisation de la logistique urbaine. En modifiant et en décarbonisant leur modèle opérationnel, les détaillants peuvent reconfigurer les chaînes d'approvisionnement pour favoriser des résultats durables. Pour décarboniser la logistique urbaine, les détaillants peuvent utiliser la hiérarchie de mesures suivante4, de la plus efficace à la moins efficace.

Gérer la consommation: Influencer les habitudes d'achat des consommateurs pour qu'ils soient moins immédiats et plus soucieux des émissions de carbone peut remodeler la tâche logistique et améliorer la planification d'autres mesures de réduction des émissions. Les détaillants devraient également tenir compte de l'impact des livraisons de cadeaux avec les achats. Les cadeaux incitent à l'achat et augmentent le nombre de mouvements de marchandises à partir de sites centralisés, ce qui accroît encore le coût du carbone.

Consolidation: En regroupant les stocks, les détaillants peuvent consolider les points de vente et partager les actifs et les stocks entre eux. Ils peuvent également augmenter la charge des véhicules et partager les émissions de carbone entre les livraisons.

Changement de mode de transport: Pour de nombreuses livraisons sur le dernier kilomètre, du détaillant à la porte du consommateur, les vélos électriques ou d'autres dispositifs de micro-mobilité sont une option viable. Ils utilisent également moins d'espace routier, peuvent livrer plus rapidement et n'ont pas d'impact sur la qualité de l'air.

Carburants à faible teneur en carbone: Transition des flottes vers des carburants plus écologiques, par exemple la technologie des batteries pour les petits véhicules ou les carburants liquides tels que le biodiesel ou l'hydrogène.

Optimisation des itinéraires: Les données peuvent être analysées afin d'éviter les embouteillages, de reprogrammer les livraisons et d'améliorer les compétences des chauffeurs pour qu'ils travaillent de manière plus efficace en termes de consommation de carburant.

En 2023, 82 % des ménages australiens ont effectué un achat en ligne et les dépenses en ligne sont passées de 17,3 milliards de dollars en 2015 à 63,8
milliards de dollars.

Comment les détaillants peuvent-ils influencer le comportement des consommateurs ?

Influencer le comportement des consommateurs est une tâche complexe. En comprenant les facteurs humains, les détaillants peuvent élaborer des mesures et des processus pour ajuster les comportements. En appliquant la hiérarchie des contrôles, nous pouvons supprimer ou réduire les incitations qui encouragent les modes d'achat "centrés sur le besoin".

Le maintien d'un avantage concurrentiel étant essentiel, les livraisons immédiates et les retours gratuits ne peuvent être éliminés. En revanche, le comportement peut être modelé à l'aide de solutions préventives visant à réduire le comportement ou de solutions d'atténuation visant à réduire l'impact de la décision comportementale.

En appliquant ces concepts, les détaillants disposent de plusieurs leviers pour modifier le comportement des consommateurs :

Mesures préventives : Des messages, tels que des fenêtres contextuelles sur le site web, au moment de l'achat, peuvent informer les consommateurs des émissions de carbone générées par leur commande et leurs retours. Ces messages peuvent être associés à des tableaux de bord de la chaîne d'approvisionnement qui ajoutent de la transparence pour éduquer les consommateurs. Les incitations doivent être communiquées de manière tangible, par exemple en indiquant le nombre d'arbres abattus ou la proportion d'un vol entre Sydney et Melbourne.

Mesures d'atténuation : Supplément de prix pour les livraisons express et le lendemain, ou pour les livraisons "neutres en carbone". Les suppléments peuvent être utilisés pour acheter des compensations d'émissions ou pour mettre en œuvre des systèmes et des processus logistiques durables améliorés.

Les détaillants doivent accompagner les consommateurs dans leur démarche de décarbonisation afin de garantir un soutien continu et de permettre une approche itérative pour façonner les comportements. Les plateformes en ligne peuvent permettre des essais sur des gammes de produits plus restreintes, et des analyses avancées peuvent étayer les décisions futures.

Combiner l'innovation et l'éducation des consommateurs

La décarbonisation de la logistique urbaine est un problème complexe qui nécessite des solutions nuancées et sur mesure pour différentes organisations. En combinant les innovations en matière de fret et de logistique avec l'incitation et l'éducation des consommateurs, il est possible d'ouvrir la voie vers une consommation nette zéro.

1 2023 Inside Australian Online Shopping
2 Les retours d'achats en ligne finissent à la décharge, Les retours d'achats en ligne en Australie ne peuvent pas être mis en stock, alors où vont-ils ?
3 Les retours gratuits ont un coût environnemental
4 Australian Retailers Association, Net Zero Essentials ; Module 4 : Low Carbon Logistics 2023