Le changement climatique et l'objectif d'une économie durable à zéro émission nette amènent toutes les industries à repenser leur utilisation des ressources. En tant que secteur à forte intensité de carbone, le transport est un élément clé de cette transition.
Sur le plan opérationnel, le rail est déjà reconnu comme une option à faible émission de carbone pour le transport de masse - il représente 8 % des déplacements motorisés et 7 % du fret, mais seulement 2 % de la consommation d'énergie des transports (Agence internationale de l'énergie, 2019). Cependant, la construction des infrastructures ferroviaires continue de reposer en grande partie sur des matériaux à forte intensité de carbone, tels que l'acier et le béton. Ainsi, si nous voulons que le rail continue à se développer, comment le secteur peut-il décarboniser son infrastructure ?
Nous avons étudié cette question avec la société du métro de Copenhague(Metroselskabet) pour voir dans quelle mesure des matériaux à faible teneur en carbone, réutilisables, recyclables et biodégradables pourraient remplacer les normes coûteuses en carbone. Plus précisément, un matériau naturel, durable et recyclable comme le bois pourrait-il réduire l'empreinte carbone de la conception des stations ?
La station à faible émission de carbone et à forte teneur en bois
Évidemment, pour être pratique, le bois doit répondre aux tolérances, à la durabilité et à la sécurité incendie des matériaux conventionnels. Dans les infrastructures ferroviaires, l'utilisation du bois est généralement limitée aux éléments architecturaux, tandis que le béton et l'acier constituent les principaux composants structurels. Nos conceptions envisagent un rôle plus large pour le bois et confirment que, seul ou en combinaison avec le béton, il peut effectivement fournir les performances structurelles exigées par la conception des gares. Cependant, pour être une alternative viable, il devrait répondre à des critères autres que structurels.
Notre principale motivation pour explorer l'utilisation du bois était d'ordre environnemental. Par rapport à une structure de base uniquement en béton, l'inclusion du bois a permis de réduire le carbone intégré de 50 %, soit une économie de 150 000 kg d'équivalent CO2. Les avantages du bois ne se limitent pas à la réduction du carbone : son poids plus léger permet une construction plus sûre, plus rapide et plus facile. Les fournisseurs de matériaux et les entreprises de construction ont également confirmé leur capacité à faire de la conception des gares ferroviaires en bois une réalité.