Trouver des formes d'énergie évolutives, abordables et sans émissions est aujourd'hui une priorité mondiale. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que notre demande d'électricité augmentera de 25 à 40 % d'ici à 2040, ce qui ne fera qu'exacerber le changement climatique et ses conséquences si nous ne parvenons pas à trouver de nouvelles solutions à zéro émission.

Trois sources d'énergie durable offrent des solutions potentielles. Les énergies renouvelables, les biocarburants (bioéthanol et biodiesel dérivés de plantes, de déchets agricoles, domestiques ou industriels) et l'hydrogène vert (GH2).

L'hydrogène n'est pas aussi dense en énergie que l'essence, le diesel ou les autres hydrocarbures que nous utilisons comme carburant, mais il est présent en grandes quantités dans la banquise, les océans, les rivières, les lacs et l'atmosphère, et il est donc prometteur. Il s'agit d'un carburant universel, léger et très réactif, mais il est difficile de l'extraire sous une forme utilisable. Il est important que le processus d'extraction n'entraîne pas de nouvelles émissions deCO2 si l'on veut que l'hydrogène devienne une nouvelle source d'énergie pour l'ère du "net zero".

Une solution viable ?

La plus grande partie de l'hydrogène utilisé pour l'énergie est l'"hydrogène gris" (99,9 %), produit par le reformage à la vapeur du gaz naturel. Ce processus génère des émissions de carbone relativement élevées, et l'hydrogène vert certifié doit atteindre une réduction des émissions de 60 à 70 % par rapport à l'hydrogène gris.

La production d'hydrogène vert utilise l'électrolyse pour séparer l'eau en hydrogène. Lorsque ce processus est alimenté par des énergies renouvelables, nous nous approchons du résultat idéal : un carburant véritablement durable, produit de manière durable. Cependant, le coût de production est élevé (6 $/kg en 2015). Une fois que ce coût aura atteint le point de basculement de 2 $/kg (prévu pour 2025), l'hydrogène vert pourrait devenir une source de carburant compétitive. Goldman Sachs prévoit que le marché de l'hydrogène vert pourrait valoir 1 000 milliards de dollars par an d'ici à 20501, car de plus en plus d'investissements sont réalisés dans le secteur pour répondre à la demande de sources d'énergie durables.

Les utilisations de l'hydrogène vert sont nombreuses. Pour les industries difficiles à électrifier, telles que les secteurs de la production de ciment et d'acier, l'hydrogène vert est une solution idéale pour répondre à leur forte demande d'énergie à base de carbone. Les piles à combustible à hydrogène peuvent être utilisées pour alimenter les moteurs des camions et des voitures, et les avions à hydrogène sont déjà en cours de développement par Airbus, qui ne prévoit toutefois pas que leur utilisation devienne courante avant 2050.

Le GH2 pourrait également être utilisé pour le chauffage domestique et commercial et la cuisson, le gouvernement britannique proposant qu'il devienne une source d'énergie alternative pour la plupart des foyers britanniques d'ici 2050. L'hydrogène vert pourrait être transporté par le réseau de gaz naturel existant, même si certains gazoducs devraient être modernisés. L'hydrogène vert peut également compenser les insuffisances de l'approvisionnement en électricité provenant de sources d'énergie renouvelables ; lorsque le vent ne souffle pas ou que le soleil ne brille pas, l'hydrogène vert pourrait assurer une partie de la capacité de charge de base.

Le développement d'un système de production d'hydrogène véritablement vert à grande échelle, avec le réseau de transport permettant d'acheminer le carburant vers les endroits qui en ont besoin, présente de nombreux défis. Mais compte tenu de l'urgence du changement climatique, il est compréhensible qu'un si grand nombre de chercheurs et d'entreprises de services publics étudient déjà la manière dont cette source d'énergie prometteuse pourrait être rendue viable à grande échelle.